Nuit d'encre…
Nuit d'encre (récit authentique)
Phénomène lumineux observé par cette nuit du 16 juillet 2011 à la proue du navire
J'en fus témoin et reproduisis à l'encre cette scène le plus fidèlement possible
Les faits furent rapportés sur le journal de bord :
L’homme de Quart* alerté par la Vigie, poussa la barre à tribord toute à 01h18, pour éviter les lueurs apparues à un mille qui se dirigeaient droit sur nous .Cet embrasement de l’océan affleurait à la surface en projetant au dessus des vagues des geysers de vapeurs, tonnants dans l'air électrisé comme des souffles de baleines
s'évanouirent et disparurent soudainement comme des feux de Saint-Elme
A notre grand soulagement l'andréa continua sa route en silence glissant sans un roulis dans l'obscurité de cette nuit sans lune, retombée en un voile d'ombre sur une mer d'huile
une quelconque présence sous-marine, qu'elle fut mécanique ou animale
chevauchant sous la surface de petits sous-marins !
rien que la masse liquide et glaciale de l'Atlantique Nord plongeant droit dans l'abîme ...
Simples phénomènes électriques ou entités fantastiques remontées des abysses ? La question reste posée...
Jean-Pierre Bissonnier.
Second maître d'équipage sur le terre-neuva Andrea
Le chercheur d'or
(Encre 7 x 11 cm)
Je l'ai croisé sur Orïdius. Dans la semie-obscurité sa tête couverte d'une sorte de cloche de verre
qui l'alimentant en oxygène semblait nimbée d’une auréole.
L'air sur cette planète aurifère est irrespirable, l'or brûlant y coule en fleuves liquides
Le métal visqueux est recueilli à l’aide de longues perches terminées par des crochets
et déposé dans de lourdes vasques en pyritium disposées sur des chariots
La tâche est extrêmement pénible,
dix lunes de récoltes lui suffiront pour faire vivre sa famille
tout au long d’un cycle
Le métal précieux sera revendu au terriens qui vouent à l'or une adoration presque mystique…
Ces stupides hominidés implantés sur la planète bleue du système solaire nous seraient semblables en tous points s'ils n'étaient demeurés à un stade primitif de l'évolution qui les rend incapables de préserver leur biotope vital...
Un écosystème fragile qu’ils détruisent avec un acharnement incompréhensible
On estime pour cette raison l'extinction définitive de cette branche (sans intervention de La Guilde)
à une cinquantaine de leur années ...
Le petit bois
La barque filait, emportée par le courant,
les rames amenées le long de la coque
Sur la rive dans les futaies,
un bruissement suivait l’embarcation
On eut dit un animal qui se se faufilait entre les branchages,
une masse de muscles ondulait puissamment
J'allumais ma torche et balayais le bosquet de son faisceau,
me sentant épié, suivi
C'était maintenant une certitude, un fauve me pistait dans l’obscurité,
cette chose terrible m'observait dans les ténèbres surplombées d’un pâle quartier de lune
Le félin allait bondir dans la barque, un des ces bonds gigantesques
dont seuls sont capables les tigres
J’essayais de me calmer, navigant sur la Durance,
il était peu probable que ce fut un tigre..
ou alors échappé d'un zoo ?
Je pouvais sentir rythmant les clapotis sur la coque,
le sang pulser sur mes tempes,
et je me préparais fébrilement à l'imminence
d'un corps à corps de griffes et de dents
Porté ainsi par la rivière des heures durant
j’accostais à l’aube loin en aval, épuisé par cette nuit d’angoisse
Par miracle l'animal réel ou imaginé avait renoncé à son attaque...
Content d'être là pour témoigner ,
dés mon retour je croquais en quelques coups de pinceaux
le petit bois sur la rive et la bête qu'on y devine,
prête à bondir